9 millions pour 93 élèves ! Le gouffre financier de l’école St-Exupéry

La ville de Ploërmel a récemment inauguré sa nouvelle école publique Saint-Exupéry. Un bâtiment neuf, moderne et fonctionnel, certes, mais plusieurs choix interpellent : absence de cuisine intégrée, cour unique, peu d’aménagements favorisant la fraîcheur, et surtout un coût total dépassant 9 millions d’euros, soit plus de 100 000 € par élève, un montant exceptionnel pour une commune de notre taille. Alors que la démographie locale est en baisse, cette dépense interroge :

Comment justifier un tel investissement, au moment même où la municipalité prévoit de rénover l’école Jules-Verne pour encore 6 millions d’euros ?

« De la méthode, pas du hasard » le constat de Christophe LAUNAY

Nous ne mettons pas en cause la qualité du bâti, mais la méthode. On ne peut pas conduire un projet sur dix ans sans réexaminer sa taille et son calendrier à l’aune des effectifs. Le résultat, c’est une école surdimensionnée au prix fort. Et la comparaison locale le montre : à Josselin, la reconstruction de l’école Suzanne Bourquin a été engagée en 2024, avec pose de la première pierre le 13 juin 2025, pour un coût prévisionnel d’environ 4 millions € TTC.

L’opération cible environ 150 élèves sur l’élémentaire ; cela place le coût par élève autour de 27 000 € TTC, soit un ratio 3 à 4 fois inférieur à Ploërmel. C’est ce calibrage, proportionné, phasé, et rendu lisible, que nous défendons.

Deux écoles publiques, un choix inopportun

Avec Saint-Exupéry et Jules Verne, Ploërmel disposera demain de deux écoles publiques partiellement occupées, dont les coûts de fonctionnement (chauffage, entretien, personnel) pèseront lourdement sur les finances communales. Ce double réseau est incohérent et non viable à long terme. C’est un choix politique hasardeux, qui compromet la capacité d’investissement de la ville pour les années à venir.

Ce que nous disons haut et fort

Oui, l’école publique mérite des moyens. Mais ce projet démesuré et mal calibré n’est pas un signe d’ambition, c’est une erreur stratégique majeure.

Une erreur qui va peser sur les finances communales, retarder d’autres projets essentiels et

enfermer Ploërmel dans une logique budgétaire intenable.

Ce que nous proposons : dépenser mieux, au service des familles

1. Gestion transparente & responsable. La commune publiera, pour chaque école, un tableau de bord annuel détaillant les coûts HT/TTC, les subventions, le coût par élève et par m2, le calendrier et les risques. À chaque phase clé, des audits indépendants seront menés, et les décisions seront votées en conseil sur la base de pièces justificatives intégralement accessibles au public.

2. Planification scolaire adossée aux données. Les projections démographiques seront mises à jour chaque année (0–14 ans, mobilités, ZAC de la Noë Verte, nouveaux lotissements) afin d’ajuster les capacités. Le phasage restera adaptatif : surfaces modulaires, options d’extension ou de réduction, et priorité donnée aux rénovations indispensables, comme à Jules Verne, avant toute création de surcapacité.

3. Conception utile et durable. Quand c’est pertinent pour la qualité du service et les coûts d’exploitation, les écoles intégreront une cuisine sur place. Les cours seront renaturées avec îlots de fraîcheur, ombrières et sols perméables, tout en différenciant les espaces selon les âges. Les choix techniques viseront la sobriété énergétique (matériaux biosourcés, photovoltaïque, ventilation performante) avec des coûts d’exploitation documentés dès l’avant-projet.

4. Concertation continue. Des comités « usages » réunissant enseignants, parents, agents municipaux et architectes accompagneront chaque opération, du programme au post-livraison. Une restitution publique trimestrielle présentera l’avancement, les coûts et les options techniques, pour que chacun puisse suivre, comprendre et peser sur les décisions.

   
   

Cap sur 2026 : lucidité et transparence

Saint-Exupéry apporte un confort réel, mais son ratio coût/usage interroge. L’exemple voisin de Josselin prouve qu’un projet ambitieux peut rester proportionné aux besoins et maîtrisé financièrement. En 2026, faisons le choix d’une stratégie scolaire lucide, transparente et durable.